Henriette Huchard s’est tournée vers certains destins de femmes, des destins chaotiques et inachevés, en particulier celui de Marilyn Monroe dont elle a réalisé un portrait symbolique, mosaïque de mille touches aux harmonies de rouge et de blanc. …. Le carnet de l’artiste fait référence en sous-titre au poème de Malherbe : “Et rose, elle a vécu…” “Mais elle était du monde où les plus belles choses Ont le pire destin, Et rose elle a vécu ce que vivent les roses, L’espace d’un matin….” Pendant vingt ans, Joe DiMaggio, le deuxième mari de Marilyn, a fleuri sa tombe de trois roses rouges trois fois par semaine.

Ces livres sont toujours en vente sur internet : il s’agit d’ “Ornements“ qui illustrent des poésies choisies d’Alfred de Musset, livre de 138 pages édité en 1946 par les Editions de la Nouvelle France – collection Poétique sous la direction d’Hervé Baille. Ce livre est tiré sur vélin à la forme des Papèteries de Bellegarde numérotés de 1 à 500, emboîtage cartonné illustré, superbe reliure…. Ci-contre, un ornement illustrant un poème qui se termine par les vers suivants : “…Tu marchais en chantant dans la route isolée. L’heure dernière vint, tant de fois appelée. Tu la vis arriver, sans crainte et sans remord Et tu goûtas enfin le charme de la mort. ”

Le séisme d’une magnitude de 9 suivi d’un violent raz-de-marée à l’origine d’une catastrophe nucléaire au nord-est du Japon nous rappelle celui qui avait frappé l’Indonésie du Sud-Est le 26 décembre 2004 : images cataclysmiques. Le tremblement de terre d’une magnitude dépassant 9 au large de Sumatra proche des côtes avait provoqué des vagues gigantesques de 30 m au large et de 10 m à 15 m en bord de côte semant la destruction et la mort. Ce tsunami avait coûté la vie à plus de 220 000 personnes et le retentissement de cette catastrophe fut mondial.

Henriette Huchard est mise à l’honneur lors du dixième anniversaire de l’hôpital Pompidou le 5 octobre 2010 Au début de l’année 2003, Henriette HUCHARD, alors âgée de 95 ans, est hospitalisée aux Urgences à l’hôpital Pompidou pour un œdème pulmonaire, puis au service Cardiologie pendant deux semaines. De retour, dans son atelier, où elle vit seule depuis la disparition de son époux en 1993, elle se “remet au travail ” selon ses propres termes et réalise une gouache intitulée “Hôpital Pompidou !”.

En 2009, La “Causométrie” : un panneau décoratif qui défie le temps et les bombardements Alors Président de la FAO, Maurice Gemayel* prépare une conférence sur la mission du droit. De passage à Paris, il souhaite illustrer, de manière concrète, son propos, conception schématique, et demande à Henriette Huchard de réaliser un panneau dont le sous-titre est “conception vulgarisatrice de la vraie mission du droit dans le monde”. Les Huchard donnent en vingt-quatre heures une forme graphique et artistique aux réflexions de Maurice Gemayel. Le dessin de l’homme et des animaux sont très représentatifs du style d’Henriette Huchard et les lettres exécutées avec une grande habilité par Lucien Huchard. L’extraordinaire réside aussi dans le fait que cette décoration ait survécu en dépit des désastres successifs qui ont frappé Le Liban et, en particulier, Beyrouth et l’immeuble qu’habitait Maurice Gemayel. Le panneau décoratif est désormais exposé à l’Université Saint-Esprit Kaslik à Jounieh (Liban) dans la « Galerie des donateurs ». L’œuvre fait partie de la grande collection Maurice Gemayel conservée dans une salle dédiée à l’homme politique libanais. *Maurice Gemayel (1910-1970), plusieurs fois ministre et député maronite du Liban, Président de la Food and Agricultural Organization des Nations Unies de 1965 à 1970

Bien que sa contribution dans ces domaines fût modeste, H. Huchard a illustré plusieurs livres, conçu et dessiné des jeux de société, dans les années 40 et 50, en collaboration avec son époux, Lucien Huchard : Un livre pour enfants, " Kiti, L’Enfant de la forêt vierge", texte de Paul Coudun édité dans la collection Autour du Monde aux éditions TEPAC. Ce texte qui raconte l’histoire de deux petits brésiliens, Kiti et Boulou, est orné de motifs et de quatorze illustrations pleine page aux couleurs éclatantes réalisés par H. Huchard en 1946. Le jeu du loto des villes de France imprimé par Nisse – Croix Lille qui comprend 24 cartes de noms de ville et quatre planches divisées en six miniatures où chaque région de France nommée est représentée par un dessin simplifié, priorité à la couleur et aux symboles caractéristiques de l’art de l’affiche. La règle de ce jeu indique qu’il s’agit là d’un jeu attrayant et instructif qui amène l’enfant à acquérir une parfaite connaissance de la géographie de la France.

Les évènements de l’année témoignent des nombreuses facettes de l’art du dessin d’Henriette Huchard. Verre gravé Le marché de l’art fait ressurgir en 2008 un très bel objet d’art : un miroir ovalisé en verre gravé à décor de deux sirènes musiciennes. Une corde blanchie (recouverte de plâtre) formant l’encadrement, court autour du miroir. Ce miroir fait partie de la collection d’objets réalisés par H. Huchard et vendus au cours des années 1935 à 1943 et qui présentent tous un intérêt d’originalité. Certains ont été primés : le jeu d’échecs au 29ème Salon des Artistes Décorateurs en 1939 ainsi qu’un trophée à la gloire de l’aviation au Salon de l’Imagerie. Selon un numéro de la revue Glaces et Verres paru à l’occasion du 28ème Salon des Artistes Décorateurs, H. Huchard a gravé et décoré ces “pièces en verre avec minutie et délicatesse : tracés et dépolis, rehauts d’or, d’argent ou de couleurs, textes disposés en entrelacs”. La collection comprend paravent, bijou, parure de bureau, trophée, échiquier, table, miroirs de formes variées : face à main, damier, cercle, ovale, hexagone, feston…Ces objets qui peuvent être taillés reposent sur un support généralement en bois en totale harmonie avec l’œuvre en verre. La glace et le verre proviennent de Saint-Gobain.

Du 2 au 15 septembre, exposition de 22 gouaches et collages de la dernière période dite Art abstrait thématique (1990-2007) à la Galerie du Montparnasse, 55 rue du Montparnasse Paris 14e “Après un long travail de figuration, Henriette Huchard a trouvé dans l’abstraction un mode accompli d’expression. D’où cette profusion de gouaches et collages aux rythmes jaillissants et inédits, aux harmonies à la fois fulgurantes et subtiles. Le thème n’en est pas absent et s’indique par quelques signes figuratifs. ” (AL) “Chaque tableau est une ouverture sur le monde, la vie, les émotions. Magnifique” (VH)

Au début de l’'année 2007, Henriette Huchard entre dans sa quatre-vingt-dix-neuvième année et travaille encore quelques heures par jour. En avril, elle termine une gouache intitulée « Le Solitaire ». Une autre est en cours lorsque son oeuvre est interrompue par une pneumonie qui l'emporte après trois jours d'hospitalisation. Elle nous quitte le 26 avril et repose au cimetière du Montparnasse, auprès de son époux Lucien Huchard.